Entraînement
Traditionnellement, l’entraînement du sportif vise à développer quatre qualités :
- la vitesse,
- l’endurance,
- la résistance,
- la puissance.
À ces qualités, qui concernent tous les sportifs quelle que soit leur discipline, s’ajoute la maîtrise des techniques propres à la discipline, que l’on peut rassembler sous deux grandes catégories :
- maîtrise des gestes,
- maîtrise des situations.
La première catégorie s’appuie essentiellement sur le physique, la seconde essentiellement sur le mental. L’ensemble (physique et mental) doit devenir réflexe (Voir Automatismes)
Séance
Si la séance d’entraînement peut varier d’un professeur à l’autre, ou selon le public concerné (simples pratiquants ou compétiteurs), ou encore selon le moment de la saison (décrassage, apprentissage, consolidation, veille de compétition, récupération), la situation du pratiquant (adepte du "sport-loisir" ou compétiteur de haut niveau) ou enfin selon la discipline pratiquée, il est cependant possible de dégager un schéma type de l’entraînement en boxe pieds-poings.
On distingue trois situations principales : la leçon, le solo et le combat souple.
- la leçon est le cours que donne l’entraîneur à ses élèves. Les exercices sont accomplis soit en groupe (exemple : échauffement), soit à deux (exemple : enchaînements), soit seul avec le professeur (exemple : travail aux boucliers). En fin de séance, l’entraîneur reprend l’ensemble de ses élèves pour une séance d’étirements généraux et de musculation (abdominaux, bras).
- le solo. Le pratiquant perfectionne sa technique seul ou sous l’œil de l’entraîneur. Les exercices sont accomplis soit dans le vide (Shadow-Boxing), soit avec un partenaire soit avec un accessoire spécifique à la boxe (sac de frappe, punching-ball, poire, corde à sauter), soit avec des appareils non spécifiques (appareils de musculation, systèmes d’étirements).
- le combat souple. Il s’agit de placer l’élève dans une situation proche du combat. L’assaut se déroule sur un ring, ou dans un espace délimité par des marques au sol ou des éléments naturels de la salle.
La salle
Compte tenu de ces trois types d’activités, la salle d’entraînement comporte elle-même trois zones principales :
- un espace libre où s’effectue la leçon. Une grande glace permet aux élèves de vérifier leurs positions et leur style,
un ring, ou un espace carré faisant office de ring,
- une zone de solo, avec glace et accessoires (sacs, appareils de musculation, barre d’étirement, etc.).
Pour les disciplines qui se pratiquent pieds nus (Full-Contact, Muay Thaï et Kick-Boxing), le sol est recouvert de moquette ou de tapis.
Parmi le matériel, on peut trouver aussi des ballons, des « medecine-balls » (ballons lourds, principalement destinés à la musculation des abdominaux), et l’indispensable trousse de secours...
La boxe a l’avantage de pouvoir se pratiquer à peu près dans n’importe quelle salle. Pour une initiation, il suffit de délimiter un carré et de disposer d’un bouclier.
Types d'entraînement
L’atmosphère d’une salle d’entraînement varie d’une discipline à l’autre. Alors que la salle de Boxe française-Savate est assez proche de celle de la boxe anglaise, la salle de Full-Contact, de Muay Thaï ou de Kick-Boxing s’apparente davantage au dôjô des arts martiaux. Mais il faut noter que les méthodes d’entraînement des quatre disciplines de la boxe pieds-poings et celles de la boxe anglaise ont tendance à se rapprocher les unes des autres.
En caricaturant un peu, on peut dire qu’en boxe anglaise, l’élève, sans être totalement livré à lui-même, s’entraîne plus individuellement, selon son programme, selon ses manques. D’où la forte présence d’accessoires. En revanche, en boxe pieds-poings, la leçon collective prend une part plus importante. Les élèves sont davantage encadrés. Ces traits, bien sûr, doivent être nuancés. En boxe anglaise, les très jeunes élèves font l’objet d’une grande attention de la part de l’entraîneur dans le cadre de la boxe éducative. En boxe pieds-poings, les compétiteurs accomplissent avec un partenaire ou devant les accessoires leur programme spécifique. Mais si, en boxe anglaise, on va s’entraîner à la salle, en boxe pieds-poings, on va suivre son cours.
Cette différence d’approche s’explique par l’importance que la boxe anglaise accorde au combat sur un ring en public. La salle d’entraînement est le lieu où l’on sélectionne et où l’on prépare les compétiteurs. De nombreux films nous ont transmis l’image de ces managers ou de ces organisateurs de combats qui viennent « traîner » dans les salles d’entraînement, cigare au bec, pour repérer les futurs champions. Souvent, d’ailleurs, l’élève ainsi repéré bénéficie de la gratuité du cours. Ces images font sans doute partie désormais du folklore de la boxe anglaise, mais elles permettent de souligner une différence essentielle avec la boxe pieds-poings.
Plus proche de la tradition des arts martiaux et du sport amateur ou du sport-loisir, la boxe pieds-poings s’appuie davantage sur la transmission de techniques et moins sur la sélection de compétiteurs.
L'élève
L’entraînement varie naturellement selon que l’élève voit dans la boxe pieds-poings une activité de loisirs ou qu’il souhaite s’orienter vers la compétition, étant entendu que certains individus peuvent passer d’une conception à l’autre au vu du développement de leurs capacités et de leur psychologie, ou à la suite d’une incitation de l’entraîneur. Toute discipline sportive qui souhaite se développer cherche à créer une élite et, par les compétitions, à attirer de nouveaux pratiquants.
Sur l’origine des élèves, voir l’article Boxe pieds-poings. Retenons qu’un certain nombre de pratiquants, surtout ceux qui se destinent à la compétition, complètent leur entraînement pieds-poings par un entraînement en boxe anglaise. C’est à travers ces pratiquants que se rapprochent les différentes atmosphères d’entraînement.
Les principes
Même s’il est admis que l’entraînement apporte à l’organisme un certain nombre de bienfaits, il est de fait qu’il constitue pour l’organisme une situation forte à laquelle il doit faire face en se réorganisant (Voir Effort et Récupération).
Après l’effort, l’organisme reconstitue immédiatement toutes les réserves utilisées, mais il stocke un peu plus et s’adapte à l’effort qui lui a été demandé. Mais comme il n’est pas fou, il se prépare à fournir un effort supérieur (il pare le coup, au cas où le sportif continuerait à en demander encore plus à son corps, ce qui ne manque pas d’arriver...). On dit qu’il « surcompense ».
Du coup, lors de la séance suivante, l’athlète a davantage de réserves à sa disposition et de capacités de réaction à l’effort. Il en profite donc (comme l’organisme s’en doutait un peu...) pour augmenter son effort. Et ainsi de suite, séance après séance. En revanche, si l’entraînement diminue, l’organisme retrouve ses anciennes habitudes. D’où le principe de l’entraînement : il doit être régulier et les séances doivent être assez espacées pour permettre à l’organisme de s’adapter, mais pas trop, pour éviter qu’il revienne à une configuration « basse ». Par ailleurs, l’entraînement doit être progressif et varié (nature des exercices, durée des séances, situations). On considère que 2 heures d’entraînement hebdomadaire maintiennent seulement la condition physique et que les progrès interviennent à partir de 3 séances de 2 heures par semaine.
Combats souples
Désigne un type de combat pratiqué à l’entraînement, sous forme d’assaut, sans que les coups soient trop appuyés.
Le combat souple vise à l’apprentissage des techniques de déplacements, d’attaque et de défense en plaçant deux partenaires d’entraînement dans une situation proche du combat de compétition mais dans un cadre purement technique, très libre, qui se caractérise par deux éléments :
les règles du combat sont fixées par l’entraîneur en fonction de l’apprentissage souhaité (nombre et durée de reprises, choix d’adversaires de catégories différentes, etc.),
les partenaires n’utilisent que certaines techniques en fonction du programme arrêté par l’entraîneur (uniquement les poings ou les jambes, travail en corps à corps, travail en « Kick » ou en « Full », travail dans les coins, travail des enchaînements sur un partenaire uniquement défensif, etc.).
Le combat souple est l’équivalent du combat d’entraînement appelé « kumite » en arts martiaux.